Réputé pour la diversité de son travail, Frédéric Dupré apporte une perspective distincte, façonnée par une formation en aménagement paysager et en horticulture, ainsi que par des décennies d'expérience pratique en conception florale. En tant qu'enseignant, théoricien et maître fleuriste, il allie le savoir-faire à une appréciation poétique de l'imperfection.
'Il m'est toujours difficile de décrire précisément mon propre style. Ce que je recherche dans une composition, c'est d'abord un sens de la géométrie ou de la structure architecturale. Je me concentre sur la maîtrise de la construction - qu'il s'agisse de la base, du contenant ou du support - et je laisse ensuite plus de liberté et de spontanéité à la partie florale. C'est une sorte de mariage entre deux caractères contrastés. Je porte une attention particulière à la texture et aux détails, que j'utilise pour surprendre, pour souligner la ligne organique d'une fleur ou l'expression d'une plante. En fin de compte, je veux que le travail montre à quel point la nature est belle. Les gens disent souvent que je suis plus un théoricien maintenant, quelqu'un qui enseigne à travers les proportions, l'équilibre, la répétition - qui transmet un système autant qu'un style".
L'inspiration vient de partout, en fait. Je pense que l'esprit est un muscle - comme une éponge - qui a besoin d'un exercice régulier. J'observe, je scanne, j'enregistre et je stocke. Lorsque j'ai besoin d'une idée, elle me vient généralement très vite. La nature, bien sûr, reste essentielle. J'essaie de garder un sens de l'émerveillement enfantin et d'accepter que les petites imperfections sont souvent porteuses de la beauté la plus profonde. L'expérimentation est également importante. Elle remet en question la routine et stimule l'évolution du métier.
Je ne suis pas limitée par les matériaux. J'aime presque tout - les fleurs, le feuillage, les éléments botaniques - tout ce qui convient à l'idée. Mes médias sociaux reflètent la diversité de mes choix. Cette flexibilité est également pratique pour mon travail d'enseignante dans le monde entier. Cependant, je suis de plus en plus attirée par les matériaux naturels et biodégradables : les lianes, les herbes, les feuilles séchées, voire la terre et la pierre. C'est une sorte d'esthétique Wabi Sabi, mais toujours filtrée par ma personnalité. C'est probablement la raison pour laquelle les gens disent que mon travail est difficile à définir, et c'est pourquoi le résultat est comme une chimère".
Je ne suis pas fière d'un seul projet. Toutes les expériences qui ont jalonné mon parcours m'ont façonnée, m'ont aidée à me comprendre et à développer mon point de vue. Je suis fleuriste, certes, mais dans l'âme, je reste un jardinier. Mon expérience en matière d'aménagement paysager et de culture continue d'influencer ma façon de penser".
Revenir à la Coupe du monde dix ans après Berlin, c'est bien plus qu'une compétition. Je suis ici pour partager ce que j'ai appris, pour soutenir une équipe plus jeune et pour transmettre quelque chose. Je ne vois plus de rivaux, seulement des collègues avec une mission commune : montrer à quel point notre profession est riche, complexe et précieuse.